Le
blues du chêne
Et
tant pis si les bois se rient du menuisier qui a trahi
Du
rabot et de la toupie l'époux de la grasse Marie
Dans
les tourmentes de son lit
Tant
pis si la Marie se rie du bûcheron pauvre mari
Qui
débita les bois du lit qui a abrité le délit
Dans
le désordre de ses plis.
Tant
pis si la menuiserie témoin de la sorcellerie
Enchâsse
dans ses boiseries le sang du bûcheron épris
De
Marie malgré son mépris.
Tant
pis si dans l'épicerie Marie sale son vieux mari
Débité
sans aucun souci à coups de hache dans le lit
Selon
l'art de la boucherie.
Tant
pis si les os, gâterie du petit caniche chéri
Le
régalent et l'étouffent ainsi que le menuisier tout marri
D'avoir
mangé tout le mari.
Tant
pis si le chêne se rie du deuil de la triste Marie
Qui
folle en un linceul rit de la sombre
supercherie
Du
cercueil et ses boiseries.
Et
tant pis si la mort sourit de Marie qui borda son lit
D'amour
et de câlineries, d'inconséquence et de folie,
D'innocence
et de barbarie.